Le défi de re-définition de soi-même (ou de déploiement de la personnalité)

On croit souvent que le travail en développement personnel va nous permettre de devenir l’inverse de ce qu’on pense être problématique chez nous, comme si nous étions capable de devenir "quelqu'un d'autre" ; alors qu'il s'agit de remettre du lien entre nos opposés, devenus conflictuels avec le temps afin qu'ils deviennent complémentaires, générant ainsi un nouvel aspect de nous qui s'appuie sur une base plus ancienne, laquelle finira par être complètement absorbée au point où on ne se souviendra pas forcément de son existence (c’est l‘intégration).

C’est le défi actuel le plus actif en ce moment !

Déjà le travail sur l'inconscient met en lumière des choses auxquelles on ne pense pas forcément. C'est la fonction même de l'inconscient que de cacher, plus vite on l'accepte et moins on perd de temps à essayer de régler un problème sur lequel on n'a, de toutes les façons, pas la main.

Pour commencer à évoluer, le premier pas est d'arrêter de mettre une échelle de valeur mentale entre ces traits de personnalité/comportements opposés, car cette échelle creuse encore plus l'écart qui le sépare.

Je trouve ça terrible de se dire que la partie de nous qui aime les chips vaut moins que la partie de nous qui aime les asperges, ou que celle qui travaille vaut plus que celle qui s’affale sur le canapé pour regarder un film. Alors que notre énergie a besoin de l'alternance des deux actions pour s'équilibrer (oui regarder un film est une action qui permet de reposer son mental et de se nourrir émotionnellement lorsqu'elle est faite en conscience).

J’exagère à peine ! On est vraiment comme ça sans s’en rendre compte. C’est la cause de beaucoup de souffrance et de lutte contre soi-même alors que le Soi est censé être la SOMME des deux !

Dans un second temps, on peut développer un niveau de conscience suffisant pour que ces deux aspects de nous puisse coexister au sein de notre personnalité et s'affirmer à part égale à travers nos choix.

Au fur et à mesure de ce travail intérieur, on lâche ces postures moralisatrices qui sont trop extrêmes on arrive à une étape de vie qui permet d'accueillir notre personnalité élargie, plus stable et plus nuancée.

Par exemple, faire de sa passion son métier revient à poser un cadre mental et des contraintes sur une activité que l'on aime faire et qui nous fait vibrer.

On doit faire coexister la part de nous qui est passionnée et sans limite et la part de nous qui réfléchit et qui doit apprendre à cadrer.

Nous ne sommes pas des mots (enfin pas à ma connaissance ;-) ), notre définition de nous-même ne peut pas être figée, elle est à la fois structurelle et dynamique car elle s'adapte aux contextes et à nos nouveaux désirs.

Cela ne veut pas dire que nous faisons la girouette en changeant d'avis tout le temps mais plutôt que nous approfondissons ce que nous sommes en lui apportant de la nuance.

Pour reprendre l'exemple de la passion et du cadre :

  • Une personne trop laxe et trop adaptable a besoin d'apporter de la nuance en elle-même en développant des limites plus affirmées et de l'autorité personnelle, elle va être confrontée à des situations/personnes qui lui montreront qu'elle n'a pas suffisamment mis de cadre.

  • Une personne trop rigide et avec trop de certitudes a besoin d'apporter de la nuance dans son système en y mettant de la souplesse et de l'écoute, elle va être confrontée à des situations/personnes qui lui montreront qu'elle s'est coupée des autres et ne plus évoluer.

Les 2 personnes ont besoin d'une transformation structurelle identique qui est le rapport à la limite mais elle ne prend pas la même forme selon la personnalité et le vécu de chacune.

Les personnes peuvent choisir d'écouter les situations/confrontations et décider d'implémenter du changement ou de ne pas le faire et subir ce qui est imposé par la vie/le contexte. C'est le libre-arbitre !

Moins nous voulons changer, plus la vie nous y forcera donc autant commencer à le faire par soi-même, en choisissant une manière de le faire plus adaptée à notre désir conscient plutôt que de le subir.

10/11/2025

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