Se limiter par choix et non par contrainte ou par dépit pour retrouver sa liberté !

Une fois vécue en conscience, l’expérimentation de l’absence de limites (et la peur existentielle qu’elle active) apporte une compréhension profonde et mature de l’intérêt d’être circonscrit en tant qu’être humain.

Cette expérience peut être matérielle comme gagner au loto, recevoir un héritage qui règle des problèmes d’argent et fait monter dans l’échelle sociale de manière spectaculaire.

 Cette expérience peut être relationnelle à travers une amitié ou un amour fusionnel où l’impression de se comprendre à demi-mot cache en fait un jeu de dominant/dominé.e qui s’inverse régulièrement. Ou encore obtenir un poste à responsabilité qu’on souhaitait depuis longtemps et qui nous donne, à tort, une impression de toute puissance sur l’autre.

Cette expérience peut être spirituelle comme une sortie de corps, un expansion de conscience un peu brutale qui donne accès à la clarté et l’impression d’avoir compris les secrets de l’univers.

Pour une personne dont les limites de l’égo sont claires, cette sensation de liberté toute puissance est fugace et s’estompe avec un retour à la réalité : non l’univers n’exauce pas tous nos vœux, non l’autre ne nous comprend et ne nous aime pas de manière inconditionnelle etc… et oui il y aura toujours des défis, c’est juste que ce ne sont plus les mêmes.

Lorsque ces limites ne sont pas bien structurées, cette impression s’imprime et nourrit une croyance structurante issue d’un narcissisme mal intégré : le monde et moi ne faisons qu’un, ou en inversé, le monde et moi sommes séparés dans le sens où il n’y a plus de passerelle de communication.

Alors commence une souffrance intérieure très réelle qui a besoin d’être écoutée pour arriver au nœud du problème : nous ne sommes pas tout puissant, nous ne sommes pas des robots, nous sommes humains et limités.

Si les limites sont censées être assurées par le parent (ou figure parentale) dans l’enfance, elle ne peut être faite que par l’adulte lui-même une fois la majorité (ou plutôt maturité car le préfrontal ne l’est qu’autour de 24 ans) atteinte.

Et lorsque l’adulte n’arrive pas à se réguler et à faire AVEC les limites, c’est l’univers qui répond à cette immaturité et joue le « mauvais rôle » du parent qui refuse ce qu’on demande parce que nous ne sommes pas capable de nous rendre compte par nous-mêmes que nous ne sommes pas prêt.e émotionnellement, mentalement, psychiquement ou physiquement à vivre cette expérience.

Une fois que nous avons compris le rôle du mur dans notre vie, nous pouvons, au lieu de l’escalader à tout prix ou de commencer à essayer le démolir, nous retourner pour nous adosser et contempler le terrain de jeu qui s’offre à nous à l’intérieur du cadre proposé par la vie.

Le fait d’avoir vu le mur et d’avoir remis en question le jugement que nous avions sur lui (« il me barre la route et m’empêche d’avancer sur mon plan/projet »), suffit pour modifier le regard (par l’actualisation des croyances structurantes) que nous portons sur notre vécu et nos acquis et nous les fait apparaître comme nouveaux avec la possibilité de les utiliser différemment.

Alors nous comprenons que nous avons le choix : lutter contre la limite ou l’accepter et l’intégrer comme outil de développement personnel et de conscience.  

Si elle était vue comme toxique au départ elle devient bénéfique une fois que nous avons compris sa fonction.

D’ailleurs, ce que nous percevons comme bénéfique ou toxique relève souvent du jugement (j’aime ou j’aime pas) là où la clarté ou conscience de Soi nous fait voir le besoin d’évolution qui est nourri et donc son intérêt au-delà du jugement personnel.

Peut-être qu’un jour nous serons suffisamment conscients pour choisir nous-même nos limites.

En attendant, il faut apprendre à passer du jugement (et auto-jugement) à la conscience (de Soi) pour passer de l’enfermement à la véritable liberté d’être.

07/08/2025

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